C'est dans ces conditions (voir Histoire
et législation) que la Municipalité d'Aix décide
de lancer le 25 Juillet 1996 l'opération de réhabilitation
du Cours, en commençant par une consultation des maîtres
d'ouvrage et la constitution d'une commission municipale chargée
de suivre le dossier, puis par la constitution d'un comité consultatif
de 60 membres, composé de différents collèges (usagers,
élus, financiers, experts, représentants d'associations
de défense du patrimoine).
Un
appel à candidature a été lancé au niveau
européen; 43 équipes ont déposé leur candidature
pour le marché d'études et de définition; mi-novembre,
sur les 15 candidats sélectionnés, trois projets ont été
retenus :
- le
projet A de M. Grumbach et Associés (parisien) : une œuvre
ouverte;
- le projet B de Gregotti Associati (italien) : le Cours Théâtre de
la ville;
- le projet C de l'Atelier Neuf (marseillais) : une opération discrète.
Une
consultation de la population a eu lieu du 22 juin au 22 juillet 1998
: sur les 8500 bulletins réponse, 60% étaient en faveur
du projet C, 30% en faveur du projet A et 10% en faveur du projet B.
Malgré
ce, la Municipalité a décidé de confier les travaux
au cabinet A, GRUMBACH et Associés, le comité consultatif
étant destiné à "amender l'esquisse proposée".
Ce
projet va dénaturer et défigurer le Cours :
-
En supprimant sa planéité originelle.
La circulation de tous les véhicules sera concentrée dans
une tranchée médiance, haute de 24 cm, large de 6 mètres,
enserrant les fontaines anciennes, avec une alternance de plans inclinés
atteignant une pente de 5,6%.
-
En élargissant les trottoirs de 4 mètres chacun.
-
En gâchant la fameuse perspective créée par la haute
voûte des platanes bi-centenaires.
Un éclairage axial a été prévu, formé
par une suite de lanternes accrochées à une nappe de câbles
tendue sur toute la largeur de la partie centrale du Cours, à
quelque 8 mètres du sol et sur 400 mètres.
-
En créant un anachronisme aberrant.
Sous le prétexte d' "introduire la contemporanéité
dans le Cours", a été décidé d'insérer
dans cet ensemble classique comportant de nombreuses constructions classées
monument historique, une fontaine moderne, à la suite des trois
fontaines anciennes.
Trois Associations regroupées, l'Académie d'Aix, le Comité
d'Intérêt de Quartier Mazarin, l'Association pour la Protection
des Demeures Anciennes et Paysages Aixois, ont fait, pendant les mois
d'été 1998, une analyse critique des trois avant-projets,
résumée dans le tract suivant:
Le Cours Mirabeau
- Pourquoi le défigurer ? et à quel coût !!
(P. JOURDAN, P. GUILLAUME, G. VINDRY, Le Courrier d'Aix,11 décembre
1999).
La bataille menée par notre Association contre le projet retenu
pour la "requalification" du Cours Mirabeau s'est faite notamment
par voie de presse et par des actions auprès
de l'administration.
D'autres articles de presse ont paru dans le Courrier d'Aix :
- Le Cours : projet de montagnes russes, L. RAYMOND, 20 février 1999.
- La mort du Cours à carrosses, L. RAYMOND, 17 avril 1999.- Le futur éclairage du Cours, G. VINDRY, 12 juin1999.
- Réflexions et... méditation : Un projet à l'encontre de l'Histoire et de l'avis des Aixois, L. RAYMOND, 11 mars 2000.
- Réflexions et... méditation : Sur l'insécurité du nouveau Cours, L. RAYMOND, 25 mars 2000.
- Réflexions et... méditation : Sur le bouleversement des caractères historiques et esthétiques du Cours, L. RAYMOND, 8 avril 2000.
- Le Comité d'Intérêt de Quartier Mazarin : assemblée générale (arguments contre le projet Grumbach), 22 avril 2000.
- Le Cours : des textes et des réfléxions (sur le non-respect de textes législatifs et réglementaires, de l'Histoire du Cours et de son esthétique), L. RAYMOND, 6 mai 2000.
- Dernière heure : Au fil du Cours (sur l'éclairage du Cours).
- Sur l'insécurité du nouveau Cours pour les convoyeurs de fonds, La Provence, 1er juin 2000.
Outre cette campagne de presse, notre Association a également agi auprès des autorités administratives compétentes, afin d'empâcher la défiguration du Cours.
- Novembre/décembre 1999 :
Action de l'Association auprès de Dominique Voynet,
Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement.- Janvier/février 2000 :
Action de l'Association auprès d'Alexandre Medvedowski,
Adoint au Maire délégué à la Planification urbaine et à l'aménagement de l'Espace et à l'Habitat.- Juillet 2000 :
Le Conseil municipal a voté la suppression de l'éclairage axial du Cours, contre lequel notre Association, en liaison avec l'Académie d'Aix et le CIQ Mazarin, s'était élevée, dans une action permanente par lettres et voix de presse, et son remplacement par un double éclairage latéral. C'est une nouvelle bataille gagnée !