
Ce
sont les questions que se posent trois présidents d'associations
culturelles de notre ville (Paul JOURDAN,
Pierre GUILLAUME et Georges VINDRY) dans le texte ci-dessous :
Depuis 1998, les présidents des associations : Académie d'Aix,
CIQ Mazarin et Protection des Demeures Anciennes et Paysages Aixois, se
sont groupés afin d'étudier en commun les trois avant projets
retenus pour la requalification du Cours Mirabeau. En août 1998 une
analyse-critique de ces avant projets (un doucument de 26 pages) a été
remise à la SEMARAIX alors responsable de l'opération.
La
municipalité a choisi l'avant projet "Grumbach et Associés"
pourtant rejeté à plus de 60 % par les Aixois lors de la
consultation de juillet 1998. La ville a tenu à faire participer
diverses associations et groupements à l'analyse et l'amélioration
de son choix présenté comme "une idée de projet".
A cet effet il a été créé un Comité
Consultatif restreint d'une dizaine de membres parmi lesquels les présidents
de nos trois associations. Pour cela nous avons scrupuleusement assisté
à chacune des nombreuses réunions.
Si
nous avont parfois obtenu quelques résultats, force est de constater
que sur l'ensemble des dossiers qui nous ont été présentés,
et bien que nous ayons été les rares intervenants capables
d'argumenter des modifications rationnelles, il n'a été
tenu aucun compte de nos observations fondamentales. En effet, sur celles-ci,
les architectes nous ont opposé une fin de non-recevoir sur toute
modification du schéma directeur de l'avant projet. Parfois les
discussions qui devaient se poursuivre n'ont pas eu lieu, les décisions
ayant été prises entre temps par les élus.
Il
apparaît qu'après 7 mois d'activité nos associations
n'ont pu tenir pleinement le rôle assigné au Comité
Consultatif c'est-à-dire de faire évoluer l'avant projet
comme le Maire l'avait souvent préconisé. En fait nous avons
le sentiment d'avoir plutôt servi de caution à l'approbation
d'un schéma arrêté dès l'origine.
Outre
nos observations faites au cours des séances nous avons adressé
à Monsieur le Maire plusieurs lettres attirant son attention sur
des points nous paraissant particulièrement critiquables ; certaines
n'ont pas eu de réponse.
Dans
l'intérêt de tous :
-
Nous persiston à réclamer le maintien de la planéité
originelle du Cours afin que celle-ci ne soit détruite par
une tranchée axiale d'une largeur totale de 6 mètres et
d'une profondeur de 24 centimètres comportant 2 voies enserrant
les fontaines, ces voies rejoignant les plates formes édifiées
autour des fontaines avec des pentes allant jusqu'à 5,6 %.
Nous
sommes convaincus que le maintien de la planéité est la
meilleure solution pour assurer les multiples occupations du Cours en
toute sécurité et au moindre coût. Une double voie
d'une largeur de 6 mètres ne tient pas suffisamment compte des
impératifs de livraison et de la circulation rapide des divers
véhicules de sécurité.
Notons
que la planéité est la solution retenue par M. Grumbach
pour la partie supérieure du Cours, à partir de la rue Mistral,
où seront implantées des bornes amovibles manuelles.
- Puisqu'il est prévu de doubler sous d'autres formes le nombre
des lampadaires existants, nous demandons l'abandon de l'éclairage
axial par lanternes suspendues à une nappe de câble, projet
redondant, coûteux et inesthétique. En effet cet ensemble coupera
la célèbre voûte arborée par une nappe horizontale
de câbles tendus en travers du Cours à 7/8 mètres du
sol et sur 400 mètres de long.
- Enfin nous demandons que l'on renonce à la création d'une
seconde fontaine moussue, doublon de la fontaine d'eau chaude, imposée
par l'architecte sans concours de projet, et sensée "introduire
la contemporainéité sur le Cours" réalisation
là encore très coûteuse.
- Il est évident qu'une reprise générale du Cours avec
réduction de la circulation des voitures sans stationnement est devenue
indispensable ; mais il n'y a aucune raison de porter atteinte aux dispositions
séculaires d'un ensemble inscrit à l'inventaire des sites.
Cette "requalification" somptuaire est d'autant plus onéreuse
qu'est venue s'y ajouter, il y a peu, une augmentation des honoraires d'architecte
et du bureau d'études difficilement justifiable aux yeux des contribuables.
(Votée le 29 juillet par le Conseil Municipal).
Paul
JOURDAN, Académie d'Aix
Pierre GUILLAUME, CIQ Mazarin
Georges VINDRY, Association pour la Protection
des Demeures Anciennes et Paysages Aixois
dans Le Courrier d'Aix du 11 décembre 1999.
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