
Les
députés font un petit effort pour la sécurité
Un
projet de loi a été adopté afin d'améliorer
avant le 31 décembre 2002 les conditions des transports de fonds.
L'Assemblée
nationale a adopté hier un bref projet de loi sur la sécurité
des convoyeurs de fonds, conséquence directe de la grève
qui a paralysé la profession pendant deux semaines au mois de
mai.
Le
projet de loi donne aux maires la possibilité d'autoriser, dans
leurs communes, la circulation des véhicules de transport de
fonds dans les couloirs réservés aux autobus, et le stationnement
sur des emplacements réservés.
Il
vise également à obliger les établissements qui
ont recours à des convoyeurs de fonds (banques, grands magasins...)
à construire des aménagements spéciaux pour éviter
au maximum que les convoyeurs n'aient à descendre de leurs véhicules
blindés et ne circulent à pied.
Ces
deux dispositions faisaient en fait partie d'un projet de loi plus global
sur les activités de sécurité privée qui
sera examiné prochainement par le Parlement.
Mais
le gouvernement, en pleine grève des convoyeurs, avait décidé
de disjoindre ces deux dispositions pour qu'elles puissent être
plus rapidement examinées par le Parlement.
Agir
rapidement
Dans
un hémicycle extrêmement dégarni en cette veille
de pont de l'Ascension (six députés ont participé
au vote final), l'opposition a brocardé des "mesurettes
sans consistance", selon l'expression du RPR Christian Estrosi,
tandis que l'UDF Jean-Antoine Léonetti se gaussait d'un "tout
petit texte".
Le
ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a pour
sa part rappelé que ce projet de loi venait en complément
d'un important décret du 28 avril 2000, qui a permis de préciser
les normes sur le blindage, les équipements de communication
ou de défense, les armements, les gilets pare-balles.
"Ce
décret est venu se substituer à un autre texte vieux de
plus de 20 ans", a expliqué le ministre de l'Intérieur,
qui a souligné qu'il avait fait suite à plus d'un an de
concertation avec la profession.
Le
rapporteur du projet de loi, Jean-Pierre Dufau (PS), a souhaité
que ce décret soit modifié, pour que les véhicules
de transport de fonds soient tous désormais "ventilés
et climatisés", et non pas "ventilés
ou climatisés" comme le prévoit pour l'instant
la réglementation.
S'agissant
du projet de loi, les députés l'ont légèrement
durci, en ajoutant un troisième article qui prévoit des
sanctions pénales et administratives pour les établissements
qui ne respecteraient pas les obligations de construction d'aménagements
spéciaux. L'Assemblée a également fixé un
délai maximum (jusqu'au 31 décembre 2002) pour la réalisation
de ces aménagements spéciaux.
La
Provence, 1er juin 2000 (p. 23).
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